Champion du Rosaire #1

SAINT PIE V, Pape du Rosaire 1504-1572

Son travail fut de mettre en œuvre le concile historique de Trente. Si nous pensons que les papes ont eu des difficultés à mettre en œuvre le Concile Vatican II, Pie V a eu des problèmes encore plus grands après Trente quatre siècles plus tôt.

Pendant sa papauté (1566-1572), Pie V fut confronté à la responsabilité presque écrasante de remettre sur pied une Église brisée et dispersée. La famille de Dieu avait été ébranlée par la corruption, par la Réforme, par la menace constante de l’invasion turque et par les querelles sanglantes des jeunes États-nations. En 1545, un ancien pape a convoqué le concile de Trente pour tenter de résoudre tous ces problèmes urgents. Episodiquement, pendant 18 ans, les Pères de l’Église ont discuté, condamné, affirmé et décidé une ligne de conduite. Le Conseil s’est clôturé en 1563.

Pie V a été élu en 1566 et chargé de mettre en œuvre les réformes radicales demandées par le Concile. Il a ordonné la fondation de séminaires pour la formation appropriée des prêtres. Il publia un nouveau missel, un nouveau bréviaire, un nouveau catéchisme et créa les classes de la Confraternité de Doctrine Chrétienne pour les jeunes. Pie a appliqué avec zèle la législation contre les abus dans l’Église. Il a patiemment servi les malades et les pauvres en construisant des hôpitaux, en fournissant de la nourriture aux affamés et en donnant de l’argent habituellement utilisé pour les banquets papaux aux pauvres convertis romains. Sa décision de continuer à porter son habit dominicain a conduit à l’usage du pape de porter une soutane blanche.

En s’efforçant de réformer à la fois l’Église et l’État, Pie a rencontré une opposition véhémente de la part de la reine Elizabeth d’Angleterre et de l’empereur romain Maximilien II.

Les problèmes en France et aux Pays-Bas ont également entravé les espoirs de Pie d’une Europe unie contre les Turcs. Ce n’est qu’à la dernière minute qu’il put organiser une flotte qui remporta une victoire décisive dans le golfe de Lépante, au large de la Grèce, le 7 octobre 1571, à l’aide de la Sainte Ligue.

Par une prescience miraculeuse, il est favorisé de la nouvelle de la victoire de Lépante à l’instant même où elle est acquise à près de 1000 km de Rome. Ce 7 octobre, alors qu’il examine des comptes en présence de prélats, « tout à coup, comme mû par une impulsion invincible , il se lève, s’approche d’une fenêtre, l’ouvre, regarde l’Orient, demeure en contemplation, puis se retourne vers ses serviteurs, les yeux brillants encore de l’extase : « Ne nous occupons plus d’affaires, dit-il, mais allons remercier Dieu. L’armée chrétienne vient de remporter la victoire ». Il reçoit la confirmation de cette victoire dans la nuit du 24 octobre ; « il ordonna que tous les hôtes du Vatican fussent réveillés et le suivissent à sa chapelle afin d’y glorifier la munificence de Dieu. Le lendemain, Rome retentit des volées joyeuses de toutes les cloches, des acclamations enthousiastes de toute la foule et du chant du Te Deum. »

Saint Pie V ne cacha point qu’il attribuait à l’intercession  de la sainte Vierge le succès de Lépante. Il ajouta aux litanies de Lorette, c’est-à-dire de la sainte Vierge, l’invocation « Secours des chrétiens, priez pour nous », et fixa au 7 octobre une fête en l’honneur de Notre-Dame de la Victoire. C’est cette commémoration que Grégoire XIII, son successeur, transféra au premier dimanche d’octobre sous le vocable de solennité du Rosaire, et que Clément VIII étendit à l’Eglise universelle. Elle est fêtée de nos jours sous le nom de fête du Saint-Rosaire, de nouveau le 7 octobre.

Pour la victoire de Lépante on peut toujours avancer des causes naturelles : présomption des Turcs, qui a permis un  gros succès tactique dès le départ, supériorité en arme à feu des chrétiens ; les qualités hors pairs du chef des croisés, don Juan d’Autriche, malgré son jeune âge, 25 ans ; la valeur exceptionnelle de ses chefs d’escadres comme Doria et Santa-Cruz ; la supériorité morale des soldats chrétiens, hommes libres alors que beaucoup de combattants turcs furent enrôlés de force et la grande partie des rameurs étaient des esclaves chrétiens. Justement le Ciel s’est servi de ces concours de circonstances pour donner la victoire aux chrétiens. La chrétienté attribua avec raison la  victoire à Notre-Dame du Rosaire ; elle a vu dans le changement du vent qui devient favorable aux chrétiens au début de la bataille, comme un signe visible de la protection du Ciel. Cette conviction fut bien ancrée dans les esprits puisqu’à la suite de cette victoire maritime, l’une des plus grandes batailles navales de l’histoire, la dévotion au Rosaire connut rapidement un grand essor et les confréries se multiplièrent.

De nos jours, le combat est plus spirituel que militaire et dépasse les forces humaines. Nous devons donc recourir avec plus de raisons encore à Notre-Dame du Rosaire, à la prière du chapelet. La victoire de Lépante nous donne confiance que Dieu n’abandonne pas les siens.

La quête pontificale incessante de Pie pour un renouveau de l’Église était ancrée dans sa vie personnelle de frère dominicain. Il passa de longues heures avec son Dieu dans la prière, jeûna rigoureusement, se priva de nombreux luxes papaux coutumiers et observa fidèlement l’esprit de la Règle dominicaine qu’il avait professée.

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